Marina
Shopping Room
Je suis une fashionista. Ma passion : la mode et le shopping. Chaque samedi je vais avec mes amies acheter des habits, ça me détend, c’est ma thérapie. Tout mon argent, je le dépense dans les fringues. J’ai pas forcément un style prédéfini : mon style, c’est ce qui me plaît. Quand je rentre de mes après-midis marathon — car oui, acheter des vêtements est un sport —, je transforme ma chambre en podium de défilés. J’essaie mes nouveautés, je prends la pause et des photos jusqu’à l’épuisement. Là, je jette tout par terre, je m’affale et me laisse échouer sur ce gros tas de tissus coloré : une île. Parfois ma mère me dit : « tu n’en as pas marre d’acheter tous ces vêtements ? » Pour éviter de me faire réprimander, je cache mes nouvelles trouvailles et quand mère me demande si ce que je porte est nouveau, je lui réponds : non, non, ce sont des vieux trucs ! Sous mon air de jolie poupée, j’ai un cœur, un cerveau, une sensibilité. D’ailleurs tous les vêtements que je ne porte plus ou qui ne me vont plus je les donne à des personnes qui en ont besoin. C’est juste que ma passion de la mode me détend, m’évite de prendre les choses trop au sérieux. Ma chambre et mon dressing me ressemblent : des espaces désorganisés, simples et gais. Je me sens bien quand je suis dans mon dressing, coupée du monde à jouer à la starlette. Je m’amuse, je me déguise, je joue avec la féminité, celle que la société impose, celle que j’aime, mais aussi avec l’image de celle qui se cache derrière les vêtements, une fille qui pense, apprend, s’interroge sur l’avenir. En réalité, je me moque de ce que les autres pensent de mon apparence, ce qui compte c’est que je me plaise. Une fashionista naturelle, bien dans sa peau, libre, légère, fantaisiste. C’est ce que je suis dans ma chambre.